À Propos

Le Mandat Distroboto

Le mandat du projet Distroboto est de donner une vitrine aux artistes de la relève qui s’expriment sur différents supports artistiques (art visuel, film, animation, littérature, poésie, musique, etc.) afin qu’ils puissent se faire connaître et vendre leurs œuvres au grand public. Le prix modique (2 $) des produits artistiques vendus dans les machines Distroboto ainsi que l’originalité du mode de vente sont deux incitatifs qui encouragent le public à découvrir le monde des artistes locaux émergents.

Par ailleurs, comme notre organisme est à but non lucratif, nous pouvons verser la quasi-totalité des profits aux artistes.

Depuis ses débuts en janvier 2001, le réseau Distroboto a permis la vente de plus de 100 000 œuvres conçues par plus de 120 artistes émergente.

Distroboto est géré par ARCMTL (Archive Montréal), un organisme à but non lucratif qui aide à la promotion et la conservation de la culture locale indépendante, et est possible grâce au soutien du Conseil des Arts de Montréal.

Fondé en 1998, ARCMTL est un OBNL incorporé ayant comme mandat la promotion et la conservation de la culture indépendante. La nature souvent éphémère des petits éditeurs et des artéfacts à petit tirage a mené les membres fondateurs à trouver un moyen de suivre ces productions de front. Ce meilleur moyen de promotion, de distribution et de préservation des productions locales est la tenue de plusieurs activités dont le salon Expozine, la Grande foire d’art imprimé et le Festival des Arts Imprimés de Montréal.

Historique

Distroboto débute avec la fondation de l’organisme à but non lucratif Archive Montréal, en octobre 1998. L’organisation a été créée par des écrivains locaux, des petits éditeurs et des artistes insatisfaits du manque de projets de promotion artistique dans la ville. Les fondateurs partageaient de plus le sentiment commun que quelqu’un devait conserver des copies des publications, de l’art et de la musique souvent éphémères produits à Montréal par les artistes indépendants depuis les années 1960.
Les fondateurs ont donc convenu qu’au lieu de se plaindre de la situation, ils se mettraient eux-mêmes à la tâche…

Par conséquent, Archive Montréal a été fondée avec le mandat de simultanément promouvoir et préserver le milieu artistique indépendant montréalais.

À l’époque, il était courant pour les petits éditeurs et les artistes qui produisaient leurs propres livres de partager les ressources de distribution et d’information. Cela signifiait par exemple d’orienter les autres petits éditeurs vers une nouvelle librairie ou un café qui acceptait de vendre des publications locales en consignation. Effectuer à tour de rôle la visite des différents points de vente des ouvrages en consignation était une autre stratégie efficace pour ces éditeurs. Dans le monde de l’édition à petite échelle, on nomme ces regroupements des coopératives de distribution.

Archive Montréal avait l’intention de créer une coopérative de distribution en bonne et due forme dans notre ville, mais tandis que les fondateurs développaient le projet au cours de réunions en 1999 et au début de 2000, de nombreuses librairies, cafés et autres lieux-pivots ont fermé leurs portes ou pris la décision d’arrêter de vendre ces publications en consignation.

L’heure était grave – avec de moins en moins de lieux disponibles pour vendre des publications, on craignait vraiment que les gens cessent de publier leurs livres et zines. À quoi bon produire un bel ouvrage s’il n’y avait nulle part où le présenter à un public ?
À la fin de l’année 1999, l’idée de déployer un réseau de distributeurs automatiques pour la vente de petites publications et d’œuvres d’art a vu le jour. Un groupe de travail, composé des fondateurs d’Archive Montréal ainsi que de plusieurs autres artistes et écrivains du milieu, a été formé pour élaborer cette idée. Parmi les artistes, écrivains et musiciens qui ont constitué le noyau dur du projet, nommons Carl Amabili, Billy Mavreas, Louis Rastelli, Chloe Lum, Yannick Desranleau, Keith Jones et Andy Brown.
Les membres de ce comité ont passé en revue les différents types de distributeurs automatiques d’art existants, tels que de vieilles machines distributrices de gomme à mâcher transformées pour vendre de mini-bandes dessinées à Amsterdam, ou un distributeur de bandes dessinées du même genre sur la côte ouest ; et finalement, un réseau d’anciennes machines distributrices de cigarettes appelé Art-O-Mat qui a débuté en 1997 aux États-Unis.

En comparant différents petits livres de fiction et de bandes dessinées publiés précédemment par les membres du comité, il nous est apparu que la plupart d’entre eux n’étaient pas plus gros qu’un paquet de cigarettes king-size. Nous remarquions aussi que les cassettes audio, qui étaient un format encore largement utilisé par les groupes locaux et les artistes du spoken work pour vendre leur musique, se nichaient parfaitement à l’intérieur d’une machine distributrice de cigarettes.
Nous avons débattu de l’utilisation d’un grand distributeur pour collations, afin que les livres de taille normale, CD, et DVD puissent aussi être vendus, à des prix différents si désiré. Il y avait également des réflexions autour de la question de permettre ou non au client de voir le produit avant de l’acheter, comme c’est le cas pour la plupart des machines qui vendent des collations. Cependant, ces machines étaient dispendieuses, elles coûtaient plus de 5 000 $ à l’époque, et étaient trop grandes et trop lumineuses pour s’intégrer aux cafés et aux bars locaux qui les allaient les accueillir. De plus, l’équipe aimait l’idée que toutes les publications et œuvres d’art soient de petit format et à prix abordable, et le fait qu’un client puisse seulement voir une description de l’article avant de l’acheter. Les distributeurs automatiques d’Art-O-Mat aux États-Unis fonctionnaient ainsi, et tout semblait indiquer que les ventes étaient stimulées par l’effet de l’«oeuf Kinder», les gens étant ravis de voir ce qu’ils avaient reçu seulement après avoir sélectionné un article et l’avoir retiré de son emballage.

Il a été collectivement décidé de commencer avec une machine à cigarettes unique. Au courant de l’été 2000, Archive Montréal a donc acheté sa première machine à cigarettes Apollo Smokeshop à une entreprise de Montréal-Nord, Expo Vending, qui vendait encore ces produits. Le vendeur a fourni des instructions de base sur la façon d’opérer la machine, et comment résoudre les problèmes si un paquet de cigarettes se coinçait.
La machine a été placée au centre de notre salle de réunion, et durant le reste de l’année 2000, le comité a testé le distributeur, essayé une variété de dispositifs d’emballage des œuvres d’art, comparé les différentes idées de conception d’un nouvel affichage, etc. Après de multiples discussions et de nombreuses réunions, le nom de Distroboto a émergé. Il nous importait que le nom choisi soit bilingue et facile à prononcer tant en français qu’en anglais. Ses racines puisent dans les mots Distribution et Robotique.

À l’automne 2000, quelques amis d’Archive Montréal ont ouvert une nouvelle salle de concert et café, la Casa del Popolo, et nous ont invité à y installer la première machine. Nous avons donc réservé une soirée pour effectuer le lancement officiel du projet au mois de janvier 2001.

Les membres du comité ont travaillé d’arrache-pied pour achever la reconversion de la machine à cigarettes, tandis que les artistes invités à présenter du contenu à vendre dans les machines s’affairaient à terminer leurs créations miniatures.

Dans l’après-midi du 26 janvier 2001, l’équipe installait physiquement la machine de 300 livres à la Casa del Popolo, juste à temps pour l’événement. Lors de la soirée d’ouverture, près de 300 œuvres d’art garnissaient le distributeur, dont près de la moitié furent vendues au cours du lancement ! Une semaine plus tard, la machine était déjà presque vide, et depuis ses débuts le projet n’a cessé de grandir.

À la fin de 2001, Distroboto a été décrit comme l’une des «idées de l’année» par le seul et unique New York Times. Les machines Distroboto ont depuis été installées dans plus d’une douzaine de lieux différents et ont diffusé plus de 100 000 œuvres de plus de 1200 artistes différents, tant de Montréal que d’ailleurs dans le monde.